Hôtel de ville
Place de l'Europe
39100 DOLE
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Jours et horaires d’ouverture
Accueil du lundi au vendredi, de 8h00 à 17h30.
Les samedis de 9h00 à 12h00.
Du 7 juillet au 30 août inclus : 8h30 à 12h00 et 13h30 à 17h00.
Fermé les samedis.
Le 8 juillet dernier, la Ville de Dole a accueilli Gérôme Fassenet, président du Conseil départemental du Jura, ainsi que Marc Fleuret, président de la Fédération européenne des sites clunisiens, dans le cadre de la candidature commune des sites clunisiens au patrimoine mondial de l’UNESCO. Portée par près de 200 sites répartis à travers l’Europe, cette démarche vise à mettre en valeur un patrimoine exceptionnel issu de l’héritage des moines de Cluny. Elle s’inscrit dans une volonté partagée de valorisation et de promotion d’un patrimoine historique commun, tout en répondant à une logique de développement touristique durable et culturel.
Un héritage clunisien et intellectuel
L’abbaye de Cluny et son réseau monastique ont constitué, entre le Xe et le XIIe siècle, un ensemble patrimonial cohérent et influent à l’échelle de l’Europe médiévale.
En structurant un vaste système d’établissements, Cluny a favorisé le renouveau des arts et de l’architecture sacrée, la diffusion d’une culture commune, la pacification des territoires, ainsi qu’un essor économique et social durable. Son rayonnement intellectuel, religieux et politique a joué un rôle majeur dans la transformation de la société médiévale et l’émergence des États modernes en Europe.
Son Collège Saint-Jérôme, fondé par Antoine de Roche en 1494, en est l’un des témoins les plus emblématiques. Il alliait une vie monastique rigoureuse à un enseignement supérieur, dispensé en collaboration avec l’université de Dole, établie en 1423 par Philippe le Bon. Véritable haut lieu de savoir et de spiritualité, le collège s’appuyait sur le prestige intellectuel de la capitale comtoise pour former ses moines. La chapelle, dédiée à Saint-Jérôme, fut consacrée en 1520, poursuivant le chantier initié sous Antoine de Roche grâce à l’impulsion de Jean de la Madeleine.
Durant plusieurs décennies, ce collège fut non seulement un centre religieux, mais également un foyer intellectuel et politique majeur. Lors du siège de 1636, il accueillit des personnalités de premier plan, notamment Ferdinand de Rye, archevêque de Besançon et gouverneur de la Comté. Les séances des États de Franche-Comté s’y tinrent régulièrement, jusqu’à la conquête française entérinée par le traité de Nimègue en 1678.
La métamorphose d’un patrimoine
En 1691, à la suite de l’annexion de la Franche-Comté par Louis XIV, Dole se vit destituée de son titre de capitale et perdit ses institutions au profit de Besançon, notamment le Parlement et l’université. Le collège perdit alors sa fonction éducative et devint un monastère.
En 1791, dans le contexte de la Révolution, les bénédictins furent chassés et le collège vendu comme bien national. En 1826, les soeurs de la Visitation, dites Visitandines, s’installèrent dans les lieux et y demeurèrent jusqu’en 1977. Le site prit alors le nom de “Couvent de la Visitation”.
À partir des années 1980, la Ville de Dole entreprit la reconversion du site, avant d’y installer en 2006 des services municipaux et associations doloises. La chapelle fut transformée en Auditorium, accueillant concerts et activités du Conservatoire, redonnant ainsi vie à cet ensemble patrimonial exceptionnel, témoin de plus de cinq siècles d’histoire doloise.
À PROPOS
La chapelle du Collège Saint-Jérôme abrite aujourd’hui un ensemble statuaire exceptionnel, témoignant du lien artistique et spirituel, qui unit Dole au coeur du réseau clunisien. Il s’agit d’un double credo, composé de douze statues représentant les apôtres, évangélistes, saints et martyrs, chacune reposant sur une console ornée des prophètes de l’Ancien Testament. Ce programme iconographique, inspiré de celui de la chapelle de Bourbon à Cluny, a ici été entièrement réalisé et est remarquablement bien conservé.